Raconter son histoire/ Année 2
Pour notre deuxième année d’intervention sur le territoire, nous souhaitons travailler avec des adolescents sur le passé, celui de leur ville et celui de la France, en traversant la question de l’Histoire et du récit historique. C’est une invitation à traiter les événements autrement et librement, et à fictionnaliser l’histoire pour se la réapproprier. Il s’agit de raconter des histoires avec l’histoire, et de mettre au pluriel ce qui, sous l’apparence du singulier, parait toujours trop grand et intimidant. Nous proposons comme thème la question de l’Histoire et posons aux adolescents la question :
D’où venez-vous ? D’où venons-nous ? Comment raconter des histoires avec l’Histoire ?
Plus globalement, la question de la fiction est posée également et un travail sur la littérature est proposée à travers cette thématique : raconter l’Histoire /mon histoire mais également comment raconter des histoires avec les mots des autres.
Cette plongée dans l’histoire s’accompagne de l’introduction d’un dispositif scénographique, destinée à voyager à différents endroits de la ville. Nous proposons de mettre à profit le décor du spectacle Supernova, la forme hors-les-murs présentée à l’automne : une boite, petit théâtre mobile et modulable de 4X5mètres. C’est un pas de plus vers le spectaculaire qui nous permet de mener conjointement présentation d’une création et ateliers, tout en déplaçant le théâtre où on ne l’attend pas, dans l’objectif de s’adresser à d’autres spectateurs.
SUPERNOVA
Conception et mise en œuvre : Thomas Pondevie
Collaboration artistique : Elise Chatauret
Production déléguée : Nouveau théâtre de Montreuil
Trois comédiens, trois récits et une boîte noire sont les ingrédients d’une traversée littéraire qui investit des lieux hors-les-murs du théâtre.
Supernova repose sur l’installation hors-les-murs d’une « boîte à récits », dispositif scénographique mobile et transformable à mi-chemin de l’univers des entre-sort forains et des spectacles de prestidigitateurs.
Trois comédiens s’y succèdent pour raconter, chacun leur tour et à leur manière, la marche d’un chercheur d’or à travers le grand nord canadien, le dernier tour de piste d’un jeûneur professionnel, et le dilemme d’un soldat anglais enjoint de mettre à mort un éléphant. Progressivement, ils s’enfoncent dans l’univers de ces nouvelles de Franz Kafka, de Jack London et de George Orwell en mobilisant pas à pas tous les outils du théâtre (de la musique aux projections vidéo) et en invitant les spectateurs à explorer les configurations d’un décor à multiples facettes.
En prise avec des récits parfois sombres qui, tous, disent quelque chose de la vanité des hommes, les narrateurs ne renoncent jamais. Avec les moyens du bord, ils continuent envers et contre tout de tenir la représentation, en jouant à exposer toujours, non sans décalage, la fabrique de l’illusion.